Telle était la question qui animait le parcours “Faire Eglise”, parcours démarré en janvier au sein de la Maison Magis et coanimé à 8 mains.

Mais concrètement, que se vivait-il dans ce parcours “Faire Eglise” ?


 

Des personnes avec des personnalités, des histoires et des expériences différentes ont rejoint le parcours, animées par des motivations et des émotions très diverses : colère face aux abus, expériences personnelles difficiles sur le lien à l’institution ecclésiale, interrogation et recherche de leur place dans celle-ci, tristesse, incompréhension voire colère face à  l’inconsidération de la voix des femmes dans l’Église, réjouissement de certains événements vécus, mais aussi inquiétudes face à certaines attitudes et sentiment d’incapacité de parler de la posture de l’Eglise sur ces sujets à leurs amis…

Dès la première rencontre, nous avons ressenti un vrai désir de partager, et le soulagement d’avoir pu trouver un espace pour discuter de ces sujets avec d’autres !

L’idée était d’élaborer un parcours pour s’interroger et se nourrir sur sa relation avec l’Église-institution et l’Église-corps du Christ ; un parcours pour discuter la place de chacun et en particulier de ceux dont la place est moins évidente dans l’Eglise d’aujourd’hui : les jeunes, les femmes et les laïcs (hommes et femmes). Nous avons donc embarqué pour une aventure de 6 mois avec un programme de formation, d’échanges et de prière pour participer à la construction d’une Église toujours plus à l’image du Christ. Le tout à distance, en « visio », bien sûr 😉 !

1 parcours, 7 rencontres : 7 soirées au rythme d’une toutes les 3 semaines environ qui nous ont permis d’esquisser un chemin.

Une 1ère rencontre « Brainstorming & échanges » nous a permis de dessiner le parcours à partir des envies et des questionnements des jeunes.

La deuxième soirée nous a fait rentrer dans le vif du sujet avec une approche historique. Cette intervention de Pierre Molinié sj sur l’Eglise au cours des siècles a ainsi été l’occasion de mieux comprendre les fondements de l’Église et les étapes importantes qui l’ont construite et menée à sa situation actuelle.

Puis, questionnés par les racines bibliques qui justifieraient la place actuellement donnée aux laïcs et aux femmes notamment, Anne-Marie Pelletier, elle-même mariée et mère de famille, est venue nous proposer une lecture féminine de la Bible. De la Genèse au corpus paulinien, nous avons été invités à retrouver les Ecritures comme âme de la théologie et de l’anthropologie, comme compagnes de voyage, et à y découvrir de nouvelles manières de lire ces textes, en y percevant des détails révélés par cette lecture plus féminine.

Pour aborder le thème de la Synodalité nous avons eu le privilège de recevoir Sr Nathalie Becquart, Xavière, avec laquelle nous avons pu aborder les sujets de l’Ecclésiologie, de la Gouvernance et de la Synodalité.

Les témoignages de Julian et Céleste ayant tous deux participé au Synode des Jeunes ont enrichi le propos en soulignant notre responsabilité à tous. Au commencement de la soirée, avant les différentes interventions, les participants ont exprimé ce que représentait la Synodalité pour eux sous forme d’un nuage de mots.

 

Et de même, ils ont pu partager les fruits de cette soirée à la toute fin. Les deux dernières soirées ont été une invitation à l’action, à prendre la parole à sa manière, avec notamment l’intervention d’Anne Soupa, femme mariée et mère de famille, sur L’agir chrétien et la parole dans l’Église. Après un retour sur les fondements bibliques puis théologiques de l’agir chrétien, Anne Soupa a abordé la place de la parole et la transformation de l’Eglise par l’action, rappelant que le christianisme est une religion de l’Incarnation.

Cette dynamique s’est poursuivie lors de la dernière soirée sous forme d’une table ronde des engagements avec 4 jeunes investis : Théophile, Mathilde, Godefroy et Claire, que ce soit comme religieux au sein des Jésuites, dans la création d’un podcast Des femmes et un Dieu, en travaillant dans le Mouvement Eucharistique des Jeunes (MEJ) ou encore en participant au projet Promesses d’Église. Nous avons conclu ce cycle de soirées autour du thème « Faire Eglise » en invitant à relire le parcours.

1 parcours, 1 mot-clé : l’Espérance.

Ce mot, qui dit un vrai élan, a été incarné par tous les intervenants dans leurs discours et dans la confiance qu’ils avaient envers les jeunes !

1 parcours… et + de 40 participants ! qui ont assisté à une ou plusieurs soirées. Et il nous paraît important, dans la dynamique lancée lors du parcours Faire Église, de leur donner la parole…

Les soirées auxquelles j’ai participé m’ont beaucoup apporté : j’ai appris des choses sur l’Église, j’ai compris qu’on pouvait espérer du mouvement, une plus grande place pour les femmes et pour tous les laïcs et laïques. Le simple fait de savoir que ce parcours existait et se réunissait tous les mois m’a donné beaucoup d’espérance cette année ! » Charles

J’ai beaucoup aimé le parcours de cette année qui m’a aidé à me poser des questions de fond et à vivre ma foi de façon plus incarnée. Le titre me parait très juste : on apprend à « faire Eglise », à être l’Eglise dans son dynamisme créateur. Tout un tas de choses enfouies et problématiques sont « sorties » et m’ont permis d’avoir une foi plus réaliste. Cela m’a aussi permis de sortir de mon isolement sur ces questions et d’en parler avec d’autres chrétiens et chrétiennes. Bref merci !” Léo-Paul

C’était très encourageant de voir une femme [Anne-Marie Pelletier] à l’œuvre, à la fois par son enseignement et par ses actions… même si elle-même invitait in fine (pour le moins) à de la patience…

J’ai été hyper touché qu’elle passe une soirée avec nous, 20 jeunes, dans une atmosphère très détendue et sans tabou.” Marie-Anne

« Au synode l’un des jeunes auditeurs, venant des îles Samoa, a dit que l’Église est une pirogue, sur laquelle les vieux aident à maintenir la direction en interprétant la position des étoiles, et les jeunes rament avec force en imaginant ce qui les attend plus loin. (…) Il est mieux que nous montions tous dans la même pirogue et que nous cherchions ensemble un monde meilleur, sous l’impulsion toujours nouvelle de l’Esprit-Saint. »

 Je crois que cette image de l’Église-pirogue, partagée par Sr Nathalie Becquart lors de son intervention nous a tous beaucoup parlé, nous invitant à être acteurs là où nous sommes, avec notre jeunesse, notre énergie et nos talents. Toutes les interventions nous ont poussés à l’Espérance et à ne pas perdre courage, même si l’Eglise bouge lentement. A nous d’agir car nous ne sommes pas seulement l’Eglise de demain mais surtout celle d’aujourd’hui ! ” Blandine

Ainsi, 1 parcours… et différentes manières d’être touché, chacun avec son histoire et sa sensibilité !
Et pour reprendre la citation avec laquelle nous avons commencé « Vous êtes le corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps » (1Co, 12, 27).

Ce parcours s’est achevé en juin mais il continue à vivre en chacun de nous notamment à travers les rêves et les envie d’actions concrètes exprimés par les participants : voir des jeunes s’engager dans leur église locale, mettre leurs talents et charismes propres à profit, au service des autres, se voir confier des responsabilités, et surtout que chacun se sente accueilli et trouve la place qui lui convienne.

Bref, 1 parcours, des rêves et des attentes pour la suite… Alors, « Viens, parlons, osons rêver… », comme nous y appelle le Pape François.

 

Blandine, Claire, Pauline & Valentine,

Les 8 mains coordonnant ce parcours à la Maison MAGIS Paris